Yrys
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Site web de la Commission des champs de batailles nationaux :
Bienvenue sur les plaines d'Abraham/Welcome to the Plains of Abraham
Activités de commémoration : Québec, ville assiégée, Du 30 juillet au 2 août,
Gratuit
Article :
À la mémoire d'Abraham, François Bourque, Le Soleil, 20 janvier
(Québec) Commémorer les 250 ans de la bataille des plaines d'Abraham, symbole
de défaite pour les francophones d'Amérique, est un projet délicat, pour ne pas
dire explosif.
Ceux qui se sont indignés de voir Ottawa jouer avec les symboles lors des Fêtes
du 400e ne seront pas rassurés de savoir qu'une société d'État fédérale veut célébrer
la conquête de 1759. Même Jean Charest a pris ses distances et annonce déjà qu'il
n'assistera pas à la reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham l'été prochain.
La Commission des champs de bataille souhaitait en faire «l'événement de l'été 2009 à
Québec». Le site Internet parle encore d'un «rassemblement historique et spectaculaire»
de plus de 2000 figurants. Elle ne pouvait imaginer laisser filer 2009 sans rien faire et
avait accepté volontiers d'accueillir sur les Plaines des groupes spécialisés dans la
reconstitution de batailles historiques.
On commémore Waterloo, pourquoi pas la bataille des plaines d'Abraham? se disait
le président de la Commission, André Juneau. La crainte d'une controverse incite
aujourd'hui la Commission à réfléchir. «Les gens sont frileux», constate M. Juneau.
Il va donc consulter, entendre des historiens et prendra une décision finale d'ici la
mi-février. «Si cela pose un problème majeur, on n'en sera pas l'artisan», prévient-il.
M. Juneau savait qu'il y aurait des «sensibilités» car ce n'est «pas une belle victoire».
Mais il aurait cru qu'après 250 ans, les esprits se seraient calmés et pensait même que
ce pouvait être «positif». Moi aussi. Je trouverais dommage que Québec renonce à une
page d'histoire par crainte des tourmentes politiques. «Il faut savoir d'où on vient»,
rappelle l'historien et ex-ministre péquiste Denis Vaugeois, dont les convictions nationalistes
ne peuvent certainement pas être mises en doute. Il souhaite que la reconstitution de la
bataille des Plaines puisse avoir lieu. Au moins une quinzaine d'autres événements rappelant
1759 sont d'ailleurs prévus à Québec cette année, notamment au Musée de la civilisation et
au Musée national des beaux-arts.
On a parfois reproché au 400e d'avoir beaucoup fêté et peu parlé d'histoire. Voilà
une belle occasion pour l'histoire de prendre sa revanche. Il suffira de faire attention
aux mots. On évitera de parler de fêtes ou de célébrations. Même commémoration est
un peu limite. Un rappel historique de la bataille des plaines d'Abraham. Ça vous irait si
on disait un rappel?
On pourra profiter de cette année 2009 pour se souvenir qu'il n'y a pas eu une mais deux
batailles des plaines d'Abraham : celle de septembre 1759, gagnée en 20 minutes par les
troupes de Wolfe. Puis la revanche d'avril 1760, gagnée par Lévis, habituellement décrite
comme la bataille de Sainte-Foy mais dont les combats ont eu lieu aussi sur les Plaines.
C'était donc match égal : Anglais 1, Français 1.
Ce n'est que plus tard, après la capitulation de Montréal et de Trois-Rivières, que le sort
de la France en Amérique a été scellé. Le traité de Paris en 1763 allait mettre fin à la
guerre des Sept ans entre la France et l'Angleterre. La France a alors eu le choix : garder
sa colonie coûteuse du nord où on mourait de faim, de froid et de scorbut; ou garder ses
colonies des Antilles. Elle a choisi le sucre et le soleil. Vous auriez fait quoi, vous?
Depuis quelques jours, on a beaucoup parlé d'Abraham. Celui d'une autre bataille, plus
grande sans doute : l'Amérique contre l'esclavage. On a parlé d'Abraham Lincoln, du train
qu'il a pris à Philadelphie, de son repas le jour de l'inauguration et du vin de Madère qu'on
y servit. Parlé de sa contribution à la grande et à la petite histoire du jour où il devint
président, comme s'il s'était agi d'un rituel religieux.
Devant le mémorial d'Abraham Lincoln à Washington, on a rappelé ses discours et ceux de
Kennedy, de Martin Luther King, de Roosevelt. On a mis en scène l'arrivée de Barack Obama
en remuant les lieux, les symboles, les héros et les clins d'oeil à l'histoire.
Ce qui m'a frappé, c'est combien, justement, l'histoire semble avoir chez nos voisins
ce pouvoir d'émouvoir et de rassembler. Ici, c'est un peu plus compliqué.
Bienvenue sur les plaines d'Abraham/Welcome to the Plains of Abraham
Activités de commémoration : Québec, ville assiégée, Du 30 juillet au 2 août,
Gratuit
Article :
À la mémoire d'Abraham, François Bourque, Le Soleil, 20 janvier
(Québec) Commémorer les 250 ans de la bataille des plaines d'Abraham, symbole
de défaite pour les francophones d'Amérique, est un projet délicat, pour ne pas
dire explosif.
Ceux qui se sont indignés de voir Ottawa jouer avec les symboles lors des Fêtes
du 400e ne seront pas rassurés de savoir qu'une société d'État fédérale veut célébrer
la conquête de 1759. Même Jean Charest a pris ses distances et annonce déjà qu'il
n'assistera pas à la reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham l'été prochain.
La Commission des champs de bataille souhaitait en faire «l'événement de l'été 2009 à
Québec». Le site Internet parle encore d'un «rassemblement historique et spectaculaire»
de plus de 2000 figurants. Elle ne pouvait imaginer laisser filer 2009 sans rien faire et
avait accepté volontiers d'accueillir sur les Plaines des groupes spécialisés dans la
reconstitution de batailles historiques.
On commémore Waterloo, pourquoi pas la bataille des plaines d'Abraham? se disait
le président de la Commission, André Juneau. La crainte d'une controverse incite
aujourd'hui la Commission à réfléchir. «Les gens sont frileux», constate M. Juneau.
Il va donc consulter, entendre des historiens et prendra une décision finale d'ici la
mi-février. «Si cela pose un problème majeur, on n'en sera pas l'artisan», prévient-il.
M. Juneau savait qu'il y aurait des «sensibilités» car ce n'est «pas une belle victoire».
Mais il aurait cru qu'après 250 ans, les esprits se seraient calmés et pensait même que
ce pouvait être «positif». Moi aussi. Je trouverais dommage que Québec renonce à une
page d'histoire par crainte des tourmentes politiques. «Il faut savoir d'où on vient»,
rappelle l'historien et ex-ministre péquiste Denis Vaugeois, dont les convictions nationalistes
ne peuvent certainement pas être mises en doute. Il souhaite que la reconstitution de la
bataille des Plaines puisse avoir lieu. Au moins une quinzaine d'autres événements rappelant
1759 sont d'ailleurs prévus à Québec cette année, notamment au Musée de la civilisation et
au Musée national des beaux-arts.
On a parfois reproché au 400e d'avoir beaucoup fêté et peu parlé d'histoire. Voilà
une belle occasion pour l'histoire de prendre sa revanche. Il suffira de faire attention
aux mots. On évitera de parler de fêtes ou de célébrations. Même commémoration est
un peu limite. Un rappel historique de la bataille des plaines d'Abraham. Ça vous irait si
on disait un rappel?
On pourra profiter de cette année 2009 pour se souvenir qu'il n'y a pas eu une mais deux
batailles des plaines d'Abraham : celle de septembre 1759, gagnée en 20 minutes par les
troupes de Wolfe. Puis la revanche d'avril 1760, gagnée par Lévis, habituellement décrite
comme la bataille de Sainte-Foy mais dont les combats ont eu lieu aussi sur les Plaines.
C'était donc match égal : Anglais 1, Français 1.
Ce n'est que plus tard, après la capitulation de Montréal et de Trois-Rivières, que le sort
de la France en Amérique a été scellé. Le traité de Paris en 1763 allait mettre fin à la
guerre des Sept ans entre la France et l'Angleterre. La France a alors eu le choix : garder
sa colonie coûteuse du nord où on mourait de faim, de froid et de scorbut; ou garder ses
colonies des Antilles. Elle a choisi le sucre et le soleil. Vous auriez fait quoi, vous?
Depuis quelques jours, on a beaucoup parlé d'Abraham. Celui d'une autre bataille, plus
grande sans doute : l'Amérique contre l'esclavage. On a parlé d'Abraham Lincoln, du train
qu'il a pris à Philadelphie, de son repas le jour de l'inauguration et du vin de Madère qu'on
y servit. Parlé de sa contribution à la grande et à la petite histoire du jour où il devint
président, comme s'il s'était agi d'un rituel religieux.
Devant le mémorial d'Abraham Lincoln à Washington, on a rappelé ses discours et ceux de
Kennedy, de Martin Luther King, de Roosevelt. On a mis en scène l'arrivée de Barack Obama
en remuant les lieux, les symboles, les héros et les clins d'oeil à l'histoire.
Ce qui m'a frappé, c'est combien, justement, l'histoire semble avoir chez nos voisins
ce pouvoir d'émouvoir et de rassembler. Ici, c'est un peu plus compliqué.