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Une grande offensive anti-talibans débute en Afghanistan, 12 février
Offensive majeure dans le sud afghan: cinq soldats morts, 13 février
L'offensive réunit quinze mille soldats des forces afghanes et internationales.
Patrick Baz
Agence France-Presse
Marjah
Quinze mille soldats des forces afghanes et internationales, américaines en tête,
étaient engagés samedi dans une offensive majeure contre un bastion taliban
du sud de l'Afghanistan, Marjah, où ils ne rencontraient qu'une «résistance minime».
Cinq soldats de l'Otan, dont trois américains, ont été tués dans deux attentats
et un échange de tir dans le sud, mais la force de l'Otan n'a pas précisé s'ils
avaient péri dans l'offensive ou dans d'autres accrochages, comme notamment
un attentat suicide qui les a visés à 200 km de là.
Il s'agit de la plus vaste opération depuis l'annonce par le président Barack Obama
en décembre d'un renfort cette année de 30.000 soldats américains afin d'inverser
le cours de la guerre au moment où l'insurrection des talibans s'intensifie. Au moins
20 talibans ont été tués, a affirmé en début de soirée le général Sher Mohammad
Zazaï, qui commande sur place les forces afghanes.
Annoncée depuis plusieurs semaines, l'opération Mushtarak («Ensemble» en dari)
a été lancée au milieu de la nuit quand 60 hélicoptères ont déposé des Marines sous
la bannière de la force de l'Otan (l'Isaf) et des soldats afghans dans la bourgade de
Marjah, les autres progressant depuis la périphérie, qu'ils occupaient depuis
plusieurs jours. Des responsables militaires décrivent Mushtarak comme l'offensive
la plus massive des forces internationales depuis le début de la guerre fin 2001,
après qu'elles eurent chassé les talibans du pouvoir.
Mais les insurgés avaient raillé jeudi une opération «médiatisée» contre Marjah,
«une très petite zone». «Nous avons tué six soldats étrangers dans les premiers
échanges», a assuré pour sa part jeudi le porte-parole des talibans, Yousuf Ahmadi.
Les bilans avancés par l'armée afghane et les insurgés étaient invérifiables de source
indépendante. «Nous progressons au sol et rencontrons une résistance minime»,
a déclaré le lieutenant Josh Diddams, porte-parole des Marines américains.
Kaboul et les forces internationales ont présenté Mushtarak comme la première phase
d'une vaste opération visant à restaurer l'autorité du gouvernement dans la province
du Helmand, l'un des principaux fiefs des insurgés et «grenier» à opium. L'Afghanistan
en est de loin le premier producteur mondial et les talibans en tirent une part
importante de leurs ressources.
Mushtarak doit se concentrer sur la zone de Marjah, dont la population est estimée
à 125.000 habitants. Quelques milliers ont fui la zone avant l'offensive, selon les
autorités locales. Le porte-parole taliban Yousuf Ahmadi a promis ces derniers jours
une résistance acharnée grâce aux tactiques habituelles de harcèlement, au moyen
d'engins explosifs artisanaux cachés sur les routes et d'embuscades essentiellement.
C'est justement l'une de ces bombes qui a coûté la vie samedi à trois soldats américains
dans le sud, a annoncé l'Isaf, sans préciser s'ils ont péri à Marjah ou dans un attentat
qui a visé dans la matinée une patrouille américaine à Kandahar, à 200 km à l'ouest
de là. Un peu plus tard, l'Otan a annoncé la mort de deux autres de ses soldats dans
le sud, sans plus de précision.
Lors de précédentes offensives alliées dans le Helmand ou ailleurs, les talibans n'ont
que très rarement résisté frontalement, se repliant dans les zones montagneuses ou
se fondant dans la population. Nombre d'experts et responsables des services de
renseignements occidentaux estiment toutefois que Marjah n'est qu'un fief taliban
parmi d'autres.
Mushtarak peut toutefois être considéré, selon les mêmes experts, comme le premier
test de la nouvelle stratégie de contre-insurrection conçue pour l'administration Obama
notamment par le général américain Stanley McChrystal, commandant de l'Isaf.
L'insurrection des talibans a considérablement gagné en intensité ces deux dernières
années et s'est étendue à la quasi-totalité du pays, les insurgés multipliant les attaques
audacieuses jusqu'au coeur même de Kaboul.
Depuis le début 2010, 69 soldats étrangers ont été tués. L'année 2009 avait déjà été
de très loin la plus meurtrière en huit ans de guerre, avec 520 morts.
Offensive majeure dans le sud afghan: cinq soldats morts, 13 février
L'offensive réunit quinze mille soldats des forces afghanes et internationales.
Patrick Baz
Agence France-Presse
Marjah
Quinze mille soldats des forces afghanes et internationales, américaines en tête,
étaient engagés samedi dans une offensive majeure contre un bastion taliban
du sud de l'Afghanistan, Marjah, où ils ne rencontraient qu'une «résistance minime».
Cinq soldats de l'Otan, dont trois américains, ont été tués dans deux attentats
et un échange de tir dans le sud, mais la force de l'Otan n'a pas précisé s'ils
avaient péri dans l'offensive ou dans d'autres accrochages, comme notamment
un attentat suicide qui les a visés à 200 km de là.
Il s'agit de la plus vaste opération depuis l'annonce par le président Barack Obama
en décembre d'un renfort cette année de 30.000 soldats américains afin d'inverser
le cours de la guerre au moment où l'insurrection des talibans s'intensifie. Au moins
20 talibans ont été tués, a affirmé en début de soirée le général Sher Mohammad
Zazaï, qui commande sur place les forces afghanes.
Annoncée depuis plusieurs semaines, l'opération Mushtarak («Ensemble» en dari)
a été lancée au milieu de la nuit quand 60 hélicoptères ont déposé des Marines sous
la bannière de la force de l'Otan (l'Isaf) et des soldats afghans dans la bourgade de
Marjah, les autres progressant depuis la périphérie, qu'ils occupaient depuis
plusieurs jours. Des responsables militaires décrivent Mushtarak comme l'offensive
la plus massive des forces internationales depuis le début de la guerre fin 2001,
après qu'elles eurent chassé les talibans du pouvoir.
Mais les insurgés avaient raillé jeudi une opération «médiatisée» contre Marjah,
«une très petite zone». «Nous avons tué six soldats étrangers dans les premiers
échanges», a assuré pour sa part jeudi le porte-parole des talibans, Yousuf Ahmadi.
Les bilans avancés par l'armée afghane et les insurgés étaient invérifiables de source
indépendante. «Nous progressons au sol et rencontrons une résistance minime»,
a déclaré le lieutenant Josh Diddams, porte-parole des Marines américains.
Kaboul et les forces internationales ont présenté Mushtarak comme la première phase
d'une vaste opération visant à restaurer l'autorité du gouvernement dans la province
du Helmand, l'un des principaux fiefs des insurgés et «grenier» à opium. L'Afghanistan
en est de loin le premier producteur mondial et les talibans en tirent une part
importante de leurs ressources.
Mushtarak doit se concentrer sur la zone de Marjah, dont la population est estimée
à 125.000 habitants. Quelques milliers ont fui la zone avant l'offensive, selon les
autorités locales. Le porte-parole taliban Yousuf Ahmadi a promis ces derniers jours
une résistance acharnée grâce aux tactiques habituelles de harcèlement, au moyen
d'engins explosifs artisanaux cachés sur les routes et d'embuscades essentiellement.
C'est justement l'une de ces bombes qui a coûté la vie samedi à trois soldats américains
dans le sud, a annoncé l'Isaf, sans préciser s'ils ont péri à Marjah ou dans un attentat
qui a visé dans la matinée une patrouille américaine à Kandahar, à 200 km à l'ouest
de là. Un peu plus tard, l'Otan a annoncé la mort de deux autres de ses soldats dans
le sud, sans plus de précision.
Lors de précédentes offensives alliées dans le Helmand ou ailleurs, les talibans n'ont
que très rarement résisté frontalement, se repliant dans les zones montagneuses ou
se fondant dans la population. Nombre d'experts et responsables des services de
renseignements occidentaux estiment toutefois que Marjah n'est qu'un fief taliban
parmi d'autres.
Mushtarak peut toutefois être considéré, selon les mêmes experts, comme le premier
test de la nouvelle stratégie de contre-insurrection conçue pour l'administration Obama
notamment par le général américain Stanley McChrystal, commandant de l'Isaf.
L'insurrection des talibans a considérablement gagné en intensité ces deux dernières
années et s'est étendue à la quasi-totalité du pays, les insurgés multipliant les attaques
audacieuses jusqu'au coeur même de Kaboul.
Depuis le début 2010, 69 soldats étrangers ont été tués. L'année 2009 avait déjà été
de très loin la plus meurtrière en huit ans de guerre, avec 520 morts.