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Agence de l' investissement pour la défense

Yrys

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Un banquier pour accélérer l'approvisionnement militaire

Ottawa s’est engagé cette année à augmenter considérablement ses dépenses en matière de défense pour atteindre les 2 % de son PIB.

(Ottawa) Le gouvernement fédéral donne à un dirigeant de la Banque Royale du Canada et ancien de Goldman Sachs, Doug Guzman, le mandat de réarmer les Forces armées canadiennes plus rapidement.

Antoine Trépanier, La Presse

Le gouvernement Carney veut accélérer l’approvisionnement militaire au pays et il crée une nouvelle agence pour y arriver.

Doug Guzman, qui est issu du monde financier – et non un militaire – a le mandat de diriger la nouvelle Agence de l’investissement pour la défense.

Cette décision s’inscrit dans l’engagement du fédéral d’atteindre 2 % de son PIB en matière de défense cette année et 5 % d’ici 2035.

M. Guzman, qui est le président délégué de la RBC, dirigera l’Agence de l’investissement de la défense, une nouvelle entité créée par le gouvernement Carney pour réorganiser et simplifier le processus d’approvisionnement militaire au pays.

Par l’entremise de ce nouvel organisme, le fédéral veut éliminer les redondances et les formalités administratives dans le processus d’acquisition en matière de défense.

Doug Guzman est le président délégué de la RBC

Ottawa s’inspire ainsi du Royaume-Uni, de l’Australie et de la France qui comptent tous des organismes d’approvisionnement spécialisés du genre. Le fédéral espère que l’agence pourra harmoniser ses relations avec ces pays.

« Cette nouvelle agence renforcera notre capacité industrielle en matière de défense, créera de nouvelles carrières et fera en sorte que, dans cette nouvelle ère, le leadership du Canada n’est pas défini par la force de ses valeurs, mais par la valeur de sa force », a déclaré le premier ministre Mark Carney par voie de communiqué.

Présentement, l’approvisionnement d’équipements doit généralement passer par trois ministères fédéraux – la Défense nationale, les Services publics et l’Approvisionnement et l’Industrie – avant d’aboutir dans les mains des militaires canadiens. Cela peut prendre des années avant que du matériel de base, comme des munitions, puisse passer de l’industrie aux forces.

Dans une entrevue accordée à La Presse, le ministre de l’Approvisionnement Joël Lightbound qualifie de « monstre à trois têtes » les processus actuels.

Les trois se renvoient la balle constamment pour mener à bien des contrats en matière de défense. Ça peut prendre un temps fou. Ce qu’on veut c’est qu’il n’y ait plus cette espèce de jeu entre les trois, cette friction entre les trois différents ministères, et qu’il y ait une agence avec l’expertise.

Joël Lightbound, ministre de la Transformation du gouvernement, des Travaux publics et de l’Approvisionnement

Cette agence, dont le budget annuel n’a pas été révélé par le fédéral, aura le mandat d’établir un lien plus stratégique entre l’approvisionnement et les retombées dans les secteurs de l’aérospatiale, de la construction navale et de la fabrication de pointe de partout au pays.

L’un des objectifs d’Ottawa est de faire en sorte que les Forces armées canadiennes et les joueurs de l’industrie canadienne de la défense collaborent dès le début des processus d’approvisionnement pour permettre aux responsables militaires de faire connaître leurs besoins opérationnels à l’industrie.

Puis l’industrie, elle, peut donc fournir des évaluations réalistes des échéanciers, des coûts et des différentes options technologiques, selon le bureau du premier ministre.

Rapidement, la nouvelle a été saluée par la Coalition québécoise pour la défense et la sécurité, qui regroupe près d’une dizaines d’organisations à vocation économique de la province dont la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et Manufacturiers & Exportateurs du Québec.

« En visant à réduire la lourdeur administrative et en éliminant les redondances, elle répond directement à l’une de nos principales recommandations pour moderniser le système canadien d’approvisionnement en défense », a déclaré Véronique Proulx par voie de communiqué la présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec et co-porte-parole de la Coalition.

Le Canada s’est engagé cette année à augmenter considérablement ses dépenses en matière de défense pour atteindre les 2 % de son PIB. Cela représentera environ 63 milliards de dollars en 2025-2026.

Le premier ministre a aussi promis que le gouvernement fédéral dépenserait 5 % du PIB en défense d’ici 2035. L’industrie canadienne de la défense injecte près de 10 milliards de dollars dans le PIB et soutient plus de 81 000 emplois au pays.

« D’abord, pour atteindre [l’objectif], il faut que ça aille plus vite, mais aussi il est fondamental qu’il y ait une bonne adéquation entre les besoins pour les forces, pour notre défense et l’industrie parce que ces investissements-là, pour protéger le pays, vont devoir être un levier de développement industriel, vont devoir créer des emplois et vont devoir créer de l’innovation », affirme M. Lightbound.

L’Agence sera sous l’égide de Services publics et Approvisionnement Canada, qui est piloté par le ministre Lightbound, mais sera supervisé par le secrétaire d’État pour l’Approvisionnement en matière de défense, Stephen Fuhr.

En nommant Doug Guzman à la tête de l’Agence, le premier ministre Mark Carney se tourne une fois de plus vers un dirigeant issu des milieux financiers et de la banque d’investissement américaine Goldman Sachs pour remplir un mandat clé au sein de l’appareil fédéral.

M. Carney lui-même, son proche allié et ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Tim Hodgson, et son directeur des politiques Tim Krupa sont tous d’anciens de Goldman Sachs.

M. Carney a également nommé Dawn L. Farrell, une ancienne dirigeante dans l’industrie pétrolière à la tête du Bureau des grands projets. Le bureau a, lui aussi, le mandat d’accélérer et de faciliter le processus d’approbation réglementaire de projets d’envergure nationale.

M. Guzman s’est joint à la RBC en 2005 et a notamment dirigé les services mondiaux de banque d’investissement chez RBC Marchés des capitaux.

« Il s’agit d’une formidable occasion de partenariat entre le gouvernement et les entreprises. Nous pouvons à la fois stimuler les investissements, renforcer notre sécurité nationale et respecter nos engagements internationaux », a déclaré M. Guzman.

Agence de l' investissement pour la défense
Le Bloc dénonce une annonce du fédéral uniquement en anglais

Le secrétaire d’État à l’Approvisionnement en matière de Défense, Stephen Fuhr, a donné une conférence de presse uniquement en anglais concernant la nouvelle Agence de l’investissement pour la défense, le 2 octobre 2025 à Ottawa.

(Ottawa) Le Bloc québécois a porté plainte contre le gouvernement fédéral auprès du Commissaire aux langues officielles pour avoir annoncé uniquement en anglais sa toute nouvelle agence vouée à l’approvisionnement militaire.

Antoine Trépanier, La Presse

Dans sa plainte déposée jeudi, dont La Presse a obtenu copie, le député bloquiste Mario Beaulieu dénonce que le secrétaire d’État à l’Approvisionnement en matière de Défense Stephen Fuhr ne se soit exprimé qu’en anglais lorsqu’il a annoncé la nouvelle Agence de l’investissement pour la défense. Il plaide que cela est contraire à la Loi sur les langues officielles.

Il s’agit d’un manque flagrant de respect envers les francophones du Québec et du Canada, qui s’expriment en français et s’attendent à recevoir des services et des communications dans leur langue officielle de la part de leur gouvernement.

Mario Beaulieu, député bloquiste

Selon l’article 12 de la partie II de la Loi sur les langues officielles, « les actes qui s’adressent au public et qui sont censés émaner d’une institution fédérale sont établis ou délivrés dans les deux langues officielles. »


Le député conclut dans sa plainte que « le gouvernement a contrevenu aux obligations prévues par la loi ».

Par courriel, le commissaire aux langues officielles Raymond Théberge confirme avoir été saisi de cette affaire et que son équipe est en train d’analyser la plainte et les faits en cause.

« Je dois toutefois limiter mes commentaires, comme la Loi sur les langues officielles m’oblige au secret des enquêtes », écrit M. Théberge.

M. Fuhr a fait un point de presse de plus de 13 minutes devant la Chambre des communes sans dire un mot en français. Derrière lui, la secrétaire parlementaire Jenna Sudds, une anglophone qui a des connaissances en français, n’a pas pris la parole.

Le bureau du premier ministre Carney avait auparavant envoyé un communiqué de presse dans les deux langues officielles pour annoncer la nouvelle agence.

« C’est une journée excitante pour le pays, plusieurs, plusieurs gouvernements ont tenté de faire cela et cela va bénéficier aux Forces armées canadiennes, à l’industrie et au Canada comme nous l’avons jamais vu auparavant », affirmait avec joie le secrétaire d’État Fuhr. Le bureau de Stephen Fuhr n’a pas répondu à nos demandes de commentaires.

La nouvelle Agence de l’investissement pour la défense a fait grand bruit à Ottawa cette semaine. Le gouvernement Carney lui donne le mandat de transformer la manière dont les Forces armées canadiennes et l’industrie transigeront.

L’agence aura notamment le mandat d’accélérer et de diversifier l’approvisionnement militaire.

En entrevue, Mario Beaulieu peine à croire que le gouvernement Carney n’ait pas trouvé un ministre ou un député bilingue pour accompagner le secrétaire d’État Fuhr. Après tout, le ministre de l’Approvisionnement est le Québécois Joël Lightbound qui a justement accordé des entrevues à ce sujet.

Le député bloquiste Mario Beaulieu

« C’est comme si les francophones, on en parle quand c’est le temps de faire des promesses électorales, de montrer de belles intentions. Mais dans les faits, il y a une indifférence de ce gouvernement-là face à la langue française qui est inacceptable », affirme M. Beaulieu.

Cette situation survient quelques jours à peine après que la Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA) du Canada ait dénoncé le peu d’importance qu’accorde le gouvernement Carney aux droits linguistiques au pays.

L’organisme relevait alors que le premier ministre Mark Carney et d’autres membres de son gouvernement se servent des francophones pour « dire que c’est ça qui nous distingue et qui fait notre identité nationale », sans pour autant démontrer d’intérêt envers ceux-ci.

Dans les derniers mois, le gouvernement fédéral a mis l’économie et la défense nationale en tête de ses priorités. L’agence annoncée jeudi vient couvrir ces deux priorités puisqu’elle promet de stimuler l’industrie de la défense au Canada et au Québec en plus d’accélérer l’armement des forces.

D’ailleurs, la nouvelle du gouvernement a été saluée par la Coalition québécoise pour la défense et la sécurité, qui regroupe près d’une dizaine d’organisations à vocation économique de la province dont la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et Manufacturiers & Exportateurs du Québec.

Pour Mario Beaulieu, si Ottawa est sérieux dans son intention de permettre au Québec de participer à l’effort industriel en matière de défense, il doit faire preuve de plus de rigueur sur le plan linguistique.

« On dit que le Québec va avoir sa part, mais on fait l’annonce seulement en anglais. Ce n’est pas bien parti. C’est sûr que c’est contradictoire », a relevé M. Beaulieu.

Politique
Ottawa nomme un banquier pour accélérer l’approvisionnement militaire

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