Le ministre de la Sécurité publique et procureur général, Jacques P. Dupuis, a déposé vendredi le projet de loi 9
imposant une série de mesures touchant les armes semi-automatiques ou à circulation restreinte.
Le projet de loi a été baptisé Anastasia, du nom d'Anastasia De Sousa, la jeune femme de 18 ans qui a perdu la vie
dans la fusillade au collège Dawson, en septembre dernier. Une conférence de presse doit d'ailleurs avoir lieu vendredi
après-midi à cet endroit. Le ministre Dupuis et le premier ministre Jean Charest seront présents.
La pratique du tir sur cible avec des armes à autorisation restreinte et des armes prohibées sera encadrée, et
les propriétaires d'armes devront obtenir un permis d'opération. Ils devront aussi avoir une attestation confirmant
qu'ils sont capables de manipuler ces armes de façon sécuritaire.
Les clubs de tir devront tenir un registre de fréquentation de leurs membres et s'assurer du respect des règles de sécurité.
Les armes à autorisation restreinte ou semi-automatique seront interdites sur les terrains et dans les bâtiments d'une
institution d'enseignement, d'une garderie, ainsi qu'à bord des transports public et scolaire. Un membre d'un club de tir
ne pourra donc pas se déplacer avec son arme dans les transports en commun. Des amendes de 500 à 5000 $
pourront être imposées.
Les employés d'institutions d'enseignement, des transports publics et des transports scolaires, ainsi que les propriétaires
de clubs de tirs, auront l'obligation de signaler à la police tout comportement susceptible de compromettre la sécurité
d'un individu ou celle d'autrui.
Les professionnels liés par le secret professionnel ou toute autre disposition relative à l'obligation de confidentialité
sont invités à signaler eux aussi tout comportement suspect. Cette disposition inclut les médecins, les psychologues,
les conseillers en orientation, les infirmières et les travailleurs sociaux.
Le projet a suscité une première réaction de la Fédération québécoise de tir. Son porte-parole, Michel Trahan,
a qualifié le projet de loi « d'écran de fumée » pour séduire l'électorat québécois.
« C'est une des activités les plus contrôlées et sécuritaires au Québec », a ajouté M. Trahan à propos du tir sur cible.
Pour sa part, le directeur général du Club de tir de Montréal, Frank Tardi, affirme qu'il agit déjà lorsque des membres
affichent des comportements inadéquats.
Par ailleurs, les mesures du projet de loi ne touchent pas les armes de chasse. Les chasseurs menaçaient de monter
aux barricades si de nouvelles restrictions leur étaient imposées.
