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Cinq espions présumés comparaissent à New York - AFP

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Paola Messana
Agence France-Presse
New York
Publié le 28 juin 2010 à 19h30 | Mis à jour à 22h30


Cinq espions présumés comparaissent à New York


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Cinq des dix personnes arrêtées dimanche aux États-Unis dans le cadre d'un vaste coup de filet contre un réseau d'espionnage présumé au profit de la Russie ont comparu lundi à New York devant un juge fédéral qui a ordonné leur maintien en détention provisoire.

Le juge James Cott n'a pas encore inculpé formellement Cynthia et Richard Murphy, Juan Lazaro, Vicky Pelaez et Anna Chapman, mais a refusé de les remettre en liberté, arguant du «risque de fuite» des prévenus.

Dix personnes au total ont été arrêtées dans cette affaire et une reste en fuite, avait annoncé plus tôt le ministère américain de la Justice dans un communiqué. Poursuivis pour espionnage et, pour neuf d'entre eux, pour blanchiment d'argent, ils risquent jusqu'à 25 ans de prison, cinq ans pour la plupart, selon un avocat.

Les suspects disent être Américains, Canadiens ou Péruviens, selon les deux plaintes déposées contre eux et qui ne précisent pas leur nationalité réelle.

Une jeune femme présentée au parquet à New York lundi, Anna Chapman, est une citoyenne russe de 28 ans qui s'était installée aux Etats-Unis depuis peu, avait monté une affaire, et détenait un visa de travail qui lui a été retiré samedi dernier, a indiqué aux journalistes à l'issue de l'audience son avocat, Robert M. Baum.

Pendant l'audience, Robert Baum s'est souvent et longuement entretenu avec Anna Chapman, une jeune femme rousse aux cheveux longs, vêtue d'un jean et d'un T-shirt blanc, tremblant de froid dans la salle climatisée à l'extrême.

L'avocat a longuement plaidé sa remise en liberté sous caution, mais le juge a estimé qu'à la lecture de la plainte du FBI (police fédérale), «elle pouvait difficilement être totalement innocente» et a refusé la demande de la défense.

Le document de 37 pages du FBI ne permet pas de comprendre l'importance des informations recueillies, apparemment depuis près de 30 ans, par ce réseau.

Messages codés, argent remis en espèces par des émissaires russes au cours de séjours dans des pays d'Amérique Latine, allers-retours pour Moscou via Rome, faux passeports, transport et remise d'ordinateurs portables: si tous les éléments du roman d'espionnage sont réunis, le niveau de l'alerte n'apparait pas clairement.

A la lecture de la plainte concernant quelques uns des «espions» présumés, la «mission» qui leur était confiée et qui consistait à infiltrer des cercles proches du gouvernement américain n'était pas vraiment à leur portée.

«Le Centre de Moscou a demandé à Cynthia Murphy en 2010 d'essayer d'obtenir un emploi qui lui permette de contacter des sources au sein du gouvernement américain (...) mais le groupe des "comploteurs du New Jersey" avait répondu que Murphy craignait qu'on ne lui demande trop de détails sur son parcours professionnel», indique notamment la plainte du FBI.

Le représentant du Ministère public a précisé que le parquet allait informer le gouvernement russe de la situation.

Le juge a fixé une prochaine audience à jeudi, pour entendre les demandes de remise en liberté sous caution des autres prévenus, et une audience préliminaire a été annoncée pour le 27 juillet.


http://www.cyberpresse.ca/international/etats-unis/201006/28/01-4293941-cinq-espions-presumes-comparaissent-a-new-york.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B9_international_256_section_POS2
 
Nicolas Berubé et Frédérick Lavoie
La Presse
Publié le 30 juin 2010 à 07h11 | Mis à jour à 07h14


Espionnage russe aux É-U: des relents de guerre froide

(LOS ANGELES et MOSCOU) Onze personnes accusées de faire partie d'un réseau d'espionnage russe en sol américain ont été arrêtées par le FBI, cette semaine, un coup de filet qui évoque les tensions de la guerre froide. Les autorités fédérales affirment qu'il s'agit de la «pointe de l'iceberg» d'un complot plus vaste.

Les accusés opéraient sous de fausses identités. Quatre d'entre eux prétendaient être canadiens, dont Christopher Metsos, arrêté hier dans l'île de Chypre alors qu'il tentait de prendre un vol pour Budapest. Il a été mis en liberté, sans son passeport, en échange d'une caution de 24 000$.

Selon les autorités, Metsos, âgé de 54 ans, était le lien entre les différents agents postés aux États-Unis. Il est notamment accusé d'avoir reçu de la part d'un agent russe de l'argent qu'il a enterré dans un parc du nord de la Virginie afin qu'un autre agent en prenne possession.

Les descriptions notées par les enquêteurs se lisent comme un roman d'espionnage. Le 16 mai 2004, par exemple, le FBI a noté: «Metsos et un contact russe échangent leurs sacs dans une cage d'escalier de la gare. Plus tard, Metsos donne de l'argent à Murphy en lui disant les phrases codées: «Va voir cet homme, dis-lui qu'oncle Paul l'aime... C'est merveilleux d'être le père Noël au mois de mai.»»

Selon la poursuite, les accusés avaient pour mission de trouver de l'information sur les armes nucléaires, sur la politique des États-Unis envers l'Iran et sur la CIA. Aucune information stratégique n'a été dévoilée, selon le gouvernement.

Les personnes arrêtées ont été accusées de blanchiment d'argent, mais non d'espionnage. Elles sont passibles de cinq ans d'emprisonnement. Le FBI affirme que l'enquête est en cours depuis plus de 10 ans et qu'il a agi parce qu'un des accusés s'apprêtait à aller en Russie.

Arrière-goût de guerre froide

L'arrestation des 11 ressortissants est «infondée», selon Moscou. Les observateurs russes ne croient toutefois pas que l'incident menace le «redémarrage» des relations russo-américaines lancé par l'administration Obama.

Le scandale survient quelques jours après la visite à la Maison-Blanche du président russe, Dmitri Medvedev, qui avait été teintée d'une franche camaraderie.

La Maison-Blanche a tenu à minimiser l'importance des arrestations, hier, et a soutenu que les relations avec Moscou ne seraient pas compromises.

Le premier ministre Vladimir Poutine, de son côté, a dit espérer que cette affaire ne nuirait pas aux relations entre les deux pays. «La police s'est laissée aller chez vous. On met des gens en prison», a-t-il déclaré à l'ancien président américain Bill Clinton, en visite en Russie.

Sur toutes les chaînes, les journalistes russes ont minimisé l'incident et rappelé que les 11 suspects faisaient face à des accusations de conspiration et de blanchiment d'argent, et non d'espionnage à proprement parler.

«La télévision américaine présente actuellement un film d'espionnage», a raillé hier le lecteur de nouvelles de NTV, contrôlée par le Kremlin, avant un reportage sur l'affaire.

Le Canada muet

Le gouvernement canadien n'a réagi qu'hier après-midi, et ses commentaires se sont résumés à un bref courriel du ministère des Affaires étrangères: «Ceci est une enquête américaine. Nous continuons de collaborer avec nos alliés sur la question. Étant donné que l'enquête est en cours, aucun autre détail ne peut être fourni pour l'instant.»

Avec la collaboration d'Hugo De Grandpré à Ottawa


http://www.cyberpresse.ca/international/201006/30/01-4294359-espionnage-russe-aux-e-u-des-relents-de-guerre-froide.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_etats-unis_286_section_POS4
 
Cyberpresse
Publié le 30 juin 2010 à 08h55 | Mis à jour le 01 juillet 2010 à 12h11


Comment communiquer avec un espion?


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Oubliez les «messages qui s'autodétruiront dans 10 secondes»: les présumés espions arrêtés aux États-Unis cette semaine avaient des moyens autrement plus sophistiqués pour communiquer avec leurs employeurs.

Le magazine Wired rapporte, mercredi, que les agents secrets encodaient des messages confidentiels dans des sites web accessibles au grand public et d'apparence complètement anodine. Le processus, appelé la stéganographie, est à la fois l'un des plus ancien et des plus novateurs, puisqu'il s'inspire des techniques en vigueur 500 avant J. C., époque à laquelle le tyran grec Histiaeus rasait le crâne de ses serviteurs pour y tatouer un message confidentiel avant de l'envoyer en mission. Le texte était ensuite dissimulé par la repousse des cheveux. Le messager n'avait plus qu'à se raser, une fois arrivé à destination, pour révéler son secret à qui de droit.

À l'heure de l'internet, les messages sont maintenant cachées dans les 1 et les 0 des fichiers électroniques (vidéos, photos, musique, etc.). Selon le FBI, les présumés espions arrêtés lundi auraient utilisé ce processus dès 2005.

L'enquête sur le 11 septembre 2001 avait aussi levé le voile sur des pratiques similaires: les terroristes avaient utilisé une banale photo de Washington pour propager une carte détaillée de l'aéroport de Burlington.


Plus de détails sur wired.com


http://www.cyberpresse.ca/actualites/ailleurs-sur-le-web/201006/30/01-4294481-comment-communiquer-avec-un-espion.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_ailleurs-sur-le-web_537_section_POS2
 
Paola Messana
Agence France-Presse
New York
Publié le 29 juin 2010 à 13h44 | Mis à jour le 29 juin 2010 à 17h32


Belle, «espionne» et venant du froid


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Vingt-huit ans, une flamboyante chevelure rousse, des yeux verts: une jeune Russe récemment débarquée à New York est passée en quelques heures du statut de femme d'affaires à celui de Mata Hari, faisant la joie des tabloïdes.

Red Head (Tête rouge), titre le quotidien New York Post, qui publie en Une la photo d'Anna Chapman, arrêtée dimanche soir avec neuf autres personnes dans le cadre d'un vaste coup de filet contre un réseau d'espionnage présumé au profit de la Russie.

Avec des relents de guerre froide, le journal joue sur la couleur des cheveux de l'espionne présumée et celle du drapeau de la défunte Union soviétique...

Dans la plainte du FBI, elle est accusée d'avoir fourni des informations à un responsable russe avec qui elle communiquait par ordinateur interposé tous les mercredis ces derniers mois depuis une librairie du West Village, sur un site secret.

La jeune femme a comparu lundi après-midi devant un tribunal fédéral à Manhattan, où le juge James Cott a ordonné son maintien en détention provisoire. Vêtue d'un jean et d'un T-shirt blanc, conversant de longues minutes à voix basse avec un avocat, Anna Chapman est repartie menottes aux poignets, ainsi que quatre co-inculpés présentés avec elle au parquet.

Cette citoyenne russe s'est installée à New York en février, venant de Moscou juste après un divorce, assurent le New York Post et un site d'informations russe, lifenews.ru.

Dans une interview postée sur le site Youtube, «Anya» Chapman explique être une spécialiste des start-up et vouloir développer un réseau de recrutement de jeunes professionnels «dans les deux villes du monde où il y a le plus de talents, Moscou et New York».

Dans la vidéo, qui fait partie d'une série intitulée «Ecole en ligne pour start-up», elle raconte avoir déjà vécu et travaillé de longues années à Londres, dans une société d'investissement. A Moscou, elle avait mis sur pied un site de recherches immobilières.

A New York, la femme d'affaires a monté une entreprise, «Time Venture», spécialisée dans «la technologie, l'internet, les médias et les loisirs», précise-t-elle. «J'élabore des stratégies de développement mondial des entreprises naissantes», assure-t-elle.

Devant le tribunal, la valeur de sa société a été estimée «autour de 2 millions de dollars».

L'avocat Robert Baum s'est longuement employé à essayer de convaincre le juge de son innocence. «Vous dites que ce réseau est surveillé depuis plusieurs décennies, mais ma cliente n'avait jamais mis les pieds aux Etats-Unis avant 2005, et elle ne réside ici que depuis quelques mois, avec un visa qui lui a été enlevé samedi dernier», a-t-il souligné.

«Les seules personnes qu'elle appelait avec son portable sont ses parents, et lorsqu'on lui a remis un faux passeport elle est immédiatement allée le porter à la police, et voilà qu'on l'a arrêtée», a-t-il lancé.

Le juge a estimé qu'à la lecture de la plainte du FBI, «elle pouvait difficilement être totalement innocente» et a refusé la demande de la défense.

Sur sa page dans le site de socialisation Facebook, Anna Chapman écrit: «Si tu peux imaginer, tu peux réaliser. Si tu peux rêver, tu peux devenir.»


http://www.cyberpresse.ca/international/201006/29/01-4294208-belle-espionne-et-venant-du-froid.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4294481_article_POS3
 
Benoît Finck
Agence France-Presse
Moscou
Publié le 08 juillet 2010 à 10h36 | Mis à jour à 10h56


Un scientifique au coeur de l'échange d'espion russo-américain


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Igor Soutiaguine est un chercheur russe spécialisé en armement stratégique et condamné en 2004 pour espionnage au profit des États-Unis, qui se retrouve au centre d'une affaire d'échange de prisonniers digne de la guerre froide.

Cet homme de 45 ans à la calvitie naissante, dont la photo s'étale à la une de plusieurs quotidiens russes jeudi, purge en Russie une peine de 15 ans de prison pour avoir transmis des documents classés secrets.

Après près de 11 ans en détention depuis son arrestation fin 1999, Soutiaguine, qui a toujours clamé son innocence, a appris qu'il serait libéré dans le cadre d'un échange avec les membres du réseau d'espions présumés arrêtés fin juin aux États-Unis, selon son avocate, Anna Stavitskaïa.

Incarcéré dans la région d'Arkhangelsk, dans le Nord de la Russie, l'homme a été transféré à la prison Lefortovo de Moscou, selon ses proches, et signé des aveux pour permettre sa libération.

Expert en armement et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet, Soutiaguine a été attiré très jeune par les questions militaires, d'après le site internet familial www.sutyagin.ru.

Né le 17 janvier 1965 à Moscou, il a grandi à Obninsk, à l'Est de la capitale russe. La ville abrite un centre de recherche nucléaire, où travaillent ses parents. Brillant à l'école, il a étudié l'histoire des relations internationales au sein du prestigieux institut USA-Canada, dépendant de l'Académie des Sciences de l'URSS. Il y a décroché une maîtrise en 1991, année du démembrement de l'Union soviétique.

Diplômé de la faculté de sciences physiques de Moscou, Soutiaguine a été embauché comme chercheur par cet institut. Il y a gravi les échelons et est devenu responsable du département des techniques militaires et de la politique militaro-économique. Ses travaux scientifiques ont été publiés en Russie ainsi qu'à l'étranger, selon son site internet.

En octobre 1999, cet homme marié et père de deux enfants a été arrêté par les Services de renseignements russes (FSB, ex-KGB) à Obninsk, puis inculpé de «trahison d'État».

Cinq ans plus tard, au terme d'un procès fleuve ajourné maintes fois, Soutiaguine a été reconnu coupable d'avoir transmis des informations secrètes sur le système de défense nucléaire russe à Alternative Furtures, une société britannique de conseil qui servait de couverture à la CIA, selon le FSB.

Condamné à 15 années de camp à régime sévère, Soutiaguine assure que tous les documents qu'il avait remis à l'Occident étaient tirés de textes publics et, après l'énoncé du verdict, il avait lâché: «L'État a besoin d'espions».

Les États-Unis avaient alors critiqué le déroulement du procès, estimant que les règles normales de procédure n'avaient pas été respectées.

Cette accusation avait été relayée par des ONG russes dénonçant également l'«espionnite» dont souffrait le FSB sous la présidence de Vladimir Poutine (2000-2008), après plusieurs procès pour des accusations semblables.

L'ONG Freedom House avait estimé que la condamnation de Soutiaguine avait été «politiquement motivée».

En 2007, Soutiaguine avait sollicité une aministie auprès du président d'alors, Vladimir Poutine, mais n'avait pas obtenu gain de cause, faute de ne pas avoir reconnu sa culpabilité.

Soutiagine a ensuite saisi la Cour européenne des droits de l'homme qui devait examiner l'affaire au printemps de cette année, selon son avocate.


http://www.cyberpresse.ca/international/201007/08/01-4296603-un-scientifique-au-coeur-de-lechange-despion-russo-americain.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_europe_287_section_POS1
 
Richard Hétu, collaboration spéciale
La Presse
Publié le 07 juillet 2010 à 09h36 | Mis à jour le 08 juillet 2010 à 22h57


Washington et Moscou échangent leurs espions

(New York) «Je plaide coupable, votre honneur.» Un après l'autre, les 10 hommes et femmes, accusés d'avoir comploté comme agents secrets aux États-Unis pour le compte de la Russie, ont répété ces mots devant la juge fédérale Kimba Wood, jeudi après-midi, dans un tribunal de Manhattan. Après les avoir condamnés à une peine de prison correspondant aux jours déjà passés en détention depuis leur arrestation, le 27 juin, la magistrate a aussitôt ordonné leur expulsion vers la Russie.

Il n'en fallait pas plus pour mettre en branle le plus important échange d'espions depuis la fin de la guerre froide et en finir avec une affaire qui éclaboussait les relations bilatérales entre Washington et Moscou depuis près de deux semaines.

En retour de ses 10 agents - un 11e est toujours recherché -, la Russie a accepté de libérer quatre prisonniers accusés d'avoir espionné pour le compte de services de renseignement occidentaux. Les autorités n'ont pas dévoilé leur identité, mais les médias croient savoir que quatre Russes font partie de l'accord, dont le scientifique Igor Soutiaguine, arrêté en 1999 pour espionnage au profit des Américains et des Britanniques.

Le quatuor inclurait également deux ex-agents du renseignement russe accusé d'avoir travaillé pour la CIA?: Alexandre Sypatchev, condamné en 2002 à huit ans de détention, et Alexandre Zaporojski, qui purge depuis 2003 une peine de dix-huit ans de prison.

L'ex-colonel du renseignement militaire russe, Sergueï Skripal, condamné en 2006 à 13 ans de prison pour espionnage au profit de la Grande-Bretagne, compléterait ce groupe.

Tout comme Soutiaguine, un expert de l'armement nucléaire, les trois espions présumés devaient être expulsés jeudi vers l'Autriche.

Dénouement rapide

Même si l'affaire rappelle la guerre froide, la rapidité de son dénouement témoigne de la volonté de Washington et de Moscou de ne pas retourner aux tensions de l'époque.

«Les deux pays veulent conserver des relations amicales et ne pas nuire au redémarrage» lancé par Barack Obama, a déclaré Viktor Kremeniouk, directeur adjoint de l'Institut des États-Unis et du Canada de l'Académie russe des sciences.

L'expulsion rapide des agents russes exposera cependant le président américain à des critiques aux États-Unis.

«Les Russes ont passé leur message à propos de Soutiaguine en le gardant emprisonné pendant 11 ans», a déclaré Stephen Sestanovich, un spécialiste de la Russie, en faisant allusion au chercheur russe, qui a toujours clamé son innocence. «Quel message passons-nous en gardant ces gens en détention pendant 10 jours??»

Le démantèlement d'un réseau d'espionnage présumé au profit de la Russie était l'aboutissement de 10 ans d'enquête du FBI. Surnommés les «Illégaux», les membres du groupe avaient été envoyés aux États-Unis sous de fausses identités par la SVR, l'un des avatars du KGB, selon les autorités américaines. Ils avaient pour objectif de «devenir suffisamment américanisés afin de pouvoir recueillir des informations sur les États-Unis pour la Russie et recruter des sources qui font partie, ou sont capables d'infiltrer les milieux dirigeants américains», selon l'acte d'accusation établi par le ministère de la Justice.

Anna Chapman

Même si les espions présumés utilisaient tous les trucs du métier - messages codés, faux passeports et gadgets dernier cri, entre autres -, ils ne semblent pas avoir percé un seul secret véritable. Ils n'en ont pas moins enflammé l'imagination du public, qui s'est notamment intéressé à Anna Chapman, une jeune femme de 28 ans à la chevelure rousse flamboyante dont les photos ont fait fureur sur l'internet et dans les tabloïds de New York.

Chapman, qui se présentait comme une femme d'affaires, est l'une des cinq personnes arrêtées à New York dans le cadre du coup de filet du FBI. Les autres ont été interpellées à Boston ou à Alexandria, en Virginie. Plusieurs d'entre elles ont des enfants.

Un seul membre des «Illégaux» n'aurait pas vu le jour en Russie. Il s'agit de Vicky Pelaez, qui travaillait comme chroniqueuse dans un quotidien hispanique de New York. Son avocat a déclaré en cour jeudi qu'elle a reçu du gouvernement russe plusieurs garanties concernant son transfert en Russie. Elle aura notamment droit à un logement gratuit, à 2000?$ par mois à vie et à des visas pour ses enfants.


- Avec la collaboration de Frédérick Lavoie



http://www.cyberpresse.ca/international/201007/07/01-4296246-washington-et-moscou-echangent-leurs-espions.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_etats-unis_286_section_POS4
 
Associated Press
Washington/Londres/Moscou
Publié le 09 juillet 2010 à 10h31 | Mis à jour à 10h41


L'échange d'espions entre Moscou et Washington complété avec succès

Le Département américain a annoncé vendredi que les États-Unis et la Russie avaient procédé à un échange d'espions à Vienne, en Autriche.

Un porte-parole, Dean Boyd, a précisé que les États-Unis avaient transféré avec succès les 10 agents secrets présumés interpellés le 27 juin sur le sol américain et que Moscou avait relâché quatre personnes incarcérées en Russie pour espionnage au profit de l'Occident.

L'échange des 14 personnes a eu lieu dans la capitale autrichienne, a précisé le Département américain de la Justice.

Selon la BBC et Sky News, un avion américain transportant les quatre ressortissants russes relâchés par Moscou s'est posé vendredi sur la base de l'armée de l'air de Brize Norton, dans le sud de l'Angleterre. On ignore dans l'immédiat si l'appareil doit repartir pour une autre destination.

Dans le même temps, l'agence de presse russe RIA Novosti a rapporté qu'un appareil à bord duquel se trouvaient les 10 personnes expulsées des États-Unis pour espionnage au profit de la Russie avait atterri à Moscou dans l'après-midi.


http://www.cyberpresse.ca/international/etats-unis/201007/09/01-4296920-lechange-despions-entre-moscou-et-washington-complete-avec-succes.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B12_en-manchette_278_section_POS1
 
Anna Smoltchenko
Agence France-Presse
Moscou
Publié le 10 juillet 2010 à 14h07 | Mis à jour à 19h02


Les «14 espions» commencent une nouvelle vie... secrète


Les quatorze espions libérés dans le cadre de l'échange historique entre Moscou et Washington ont commencé samedi une nouvelle vie sans qu'on sache où ils sont et ce qu'ils vont faire après cette affaire digne de la Guerre froide.

Dix agents du Kremlin expulsés par Washington auraient été emmenés vendredi dès leur arrivée en Russie à l'état-major des services chargés du renseignement extérieur (SVR), selon le quotidien en ligne Gazeta.ru.

Quant aux quatre Russes accusés d'espionnage au profit de l'Occident, ils devraient se trouver en Grande-Bretagne ou aux États-Unis.

Le chercheur Igor Soutiaguine, expert en armement, a contacté samedi sa famille depuis la banlieue de Londres.

Soutiaguine «a appelé son épouse, il a dit qu'il se trouvait dans une petite localité près de Londres», a déclaré à l'AFP le frère de Soutiaguine, Dmitri.

Il n'a pas de visa et porte toujours les vêtements qu'il avait en prison. Le chercheur est avec un autre des quatre Russes qui ont été échangés vendredi à l'aéroport de Vienne, selon le frère qui a dit ne pas connaître son nom.

Le chercheur serait aussi sans argent. «Il a trouvé par miracle une carte téléphonique ou nous a appelés d'une cabine», a indiqué Dmitri Soutiaguine ajoutant qu'il l'avait utilisée et ne pouvait pas acheter une autre.

Les autorités britanniques se sont refusées samedi à tout commentaire.

Les médias britanniques ont annoncé que l'avion transportant les quatre Russes avait fait une courte escale sur une base militaire du centre de l'Angleterre, avant d'atterrir vendredi soir à Washington.

Selon la même source, M. Soutiaguine et Sergueï Skripal, un ex-colonel du renseignement militaire condamné à 13 ans de détention pour avoir travaillé avec les services secrets britanniques, ont débarqué de l'appareil en Angleterre.

Arrêté en 1999, Igor Soutiaguine avait été reconnu coupable en 2004 d'avoir transmis des informations secrètes sur le système de défense nucléaire russe à une société britannique de conseil qui servait de couverture à la CIA.

Les télévisions russes citant des informations des médias occidentaux ont affirmé que l'un des espions échangés, Alexandre Zaporojski, allait mener une vie confortable dans une maison qui coûte un million de dollars dans l'État américain du Maryland.

En Russie, les télévisions contrôlées par l'État ont brusquement perdu leur intérêt pour cette affaire qui a fasciné les médias pendant deux semaines.

Les principales chaînes de télévision ont consacré leurs bulletins d'informations à une tornade dans la région de Saint-Pétersbourg ou aux célébrations des 60 ans du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, restant silencieux sur le sort des dix espions.

Selon un site internet à sensation, lifenews.ru, au moins un des dix agents, Anna Chapman, 28 ans, dont les détails sur sa vie sexuelle, photos à l'appui, ont fasciné les médias, a contacté sa famille depuis son arrivée.

«Anna a appelé sa soeur de l'aéroport (moscovite) de Domodedovo et a dit quelques mots : «tout va bien, nous avons atterri»», écrit la publication citant un ami de la famille.

Le député Guennadi Goudkov, de la commission de la Sécurité a regretté l'excès de transparence dans cette affaire qui porte un coup à l'image des services russes.

«Il ne fallait pas rendre public ce scandale. S'il y avait eu des négociations (sur l'échange), il aurait fallu garder le secret», a-t-il déclaré sur la radio Écho de Moscou.

L'échange d'espions «est une reconnaissance d'erreurs des services secrets», a-t-il conclu.


http://www.cyberpresse.ca/international/europe/201007/10/01-4297246-les-14-espions-commencent-une-nouvelle-vie-secrete.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B12_en-manchette_278_section_POS1
 
Agence France-Presse
Moscou
Publié le 13 juillet 2010 à 08h05 | Mis à jour à 14h25


Les espions russes souhaitent changer d'identité


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Les dix agents russes renvoyés à Moscou dans le cadre de l'échange historique d'espions avec Washington sont soumis à des interrogatoires par les services secrets russes et certains d'entre eux souhaitent obtenir une nouvelle identité, a rapporté mardi la presse russe.

«Une partie (des agents) a exprimé le souhait de changer de prénom et de nom dans le cadre du programme de protection des témoins», a déclaré une source au sein des forces de l'ordre à l'agence russe Interfax.

Plus tôt dans la journée, le quotidien populaire Moskovskïi Komsomolets, citant une source au sein des services spéciaux, avait rapporté que les dix espions étaient actuellement retenus dans une enceinte spéciale des services secrets russes, où ils sont soumis à des interrogatoires.

«De l'aéroport, (où ils ont atterri vendredi), ils ont directement été conduits à Iassenevo (région de Moscou), où se trouvent des quartiers» du SVR, le service de renseignement extérieur, selon la source du quotidien.

«Pour le moment, les agents travaillent avec des spécialistes. Ils essayent de clarifier comment leur couverture a pu sauter», a-t-on indiqué de même source.

Selon les informations du quotidien, ils seront relâchés dans les semaines à venir, si l'enquête démontre qu'ils n'ont pas commis de fautes graves lorsqu'ils travaillaient comme agents aux États-Unis.

«Pour clarifier tous les détails, des interrogatoires sont menés avec différentes sortes de tests, y compris un détecteur de mensonges», a précisé la même source.

«Cela ne devrait pas être appelé un interrogatoire au sens propre du terme. Mais s'il se trouve que de graves erreurs ont été commises, les espions, les employés du SVR, pourront être licenciés», a-t-elle ajouté.

Selon les informations du journal, les téléphones portables ne fonctionnent pas dans l'enceinte du bâtiment où les agents sont retenus et ceux-ci n'ont pas le droit de quitter les lieux.

Parmi ceux-ci se trouve la figure emblématique de cette affaire, Anna Chapman, dont les photos intimes et les détails sur sa vie sexuelle ont fasciné les médias.

La source de Moskovskïi Komsomolets réfute les informations diffusées dans les médias américains et affirmant que les autorités du pays ont pris la décision d'accélérer l'arrestation des espions russes aux États-Unis après un appel téléphonique fin juin d'Anna Chapman, à son père à Moscou, un ancien agent du KGB.

«Les agents savent quoi faire dans ces situations. Elle ne se serait pas tournée vers son père», précise cette source.

En Russie, la popularité d'Anna Chapman est telle que le journal Gorodskie Vesti, de sa ville natale de Volgograd, a lancé un concours, intitulé «Aidons les nôtres avec une bonne chanson», qui récompensera la meilleure chanson composée à son sujet.

Vendredi, les États-Unis ont remis à la Russie dix agents contre quatre prisonniers russes, dont trois condamnés pour espionnage au profit des Occidentaux. Les médias russes ont souligné la semaine dernière l'amateurisme des espions russes, arrêtés fin juin aux États-Unis.


http://www.cyberpresse.ca/international/europe/201007/13/01-4297752-les-espions-russes-souhaitent-changer-didentite.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_europe_287_section_POS3
 
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