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Marée noire à la Maison Blanche

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Par Eric Darier, Ph.D., Directeur de Greenpeace au Québec en sabbatique, 21 mai 2010


Marée noire à la Maison Blanche
Et si cela se produisait dans l’Arctique?


La catastrophe de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon de la compagnie BP dans le Golf du Mexique souligne tragiquement et, une fois de plus, le prix à payer pour notre dépendance aux énergies fossiles et en particulier au pétrole et au gaz.

Ironie suprême, cette catastrophe survient à peine quelques semaines après que la Maison Blanche ait levé le moratoire sur l'exploration pétrolière le long des côtes. Le gouvernement Charest n'est pas en reste puisqu'il a aussi donné le feu vert à l'exploration pétrolière dans le Golf du St-Laurent. Quant à lui, le gouvernement Harper aimerait bien ouvrir l'exploitation pétrolière et gazière dans l'Arctique.

La catastrophe dans le Golf du Mexique vient nous rappeler, une fois de plus, des risques inhérents à ce type d'activités. En effet, il ne s'agit pas simplement « d'accidents », fruits du hasard, mais bien d'un des côtés obscurs et inévitables du pétrole. Il ne suffit pas de chercher des responsables ou la faille technologique qui seraient la cause directe de cette dernière tragédie, mais bien de prendre acte que, quelles que soient les précautions, le risque zéro n'existe pas. Ne faudrait-il pas, plutôt que d'encourager l'exploitation pétrolière, faire la transition rapide vers des énergies renouvelables plus propres?

Séries d'accidents pétroliers

De telles catastrophes ne sont pas malheureusement uniques et ont tendance à se répéter trop souvent (voir la longue liste du NOAA). Il faut aussi se rappeler des catastrophes spectaculaires de pétroliers (Urquiola, Amoco Cadiz, Exxon Valdez, Erika, Prestige, etc.) ou des déversements des puits de forage. Chaque fois, c'est l'environnement et aussi les communautés (notamment les pêcheurs) le long des côtes qui paient le prix fort.

Il est difficile de savoir actuellement combien de temps cela prendra pour arrêter la fuite sans parler du nettoyage qui prendra probablement des années. Ce ne sera pas facile de colmater la fuite. En 1979, un accident semblable et particulièrement choquant avait eu lieu dans le Golf du Mexique. Il s'agissait de la plate-forme pétrolière Ixtoc 1 dans les eaux territoriales du Mexique. Cela nous donne peut-être un avant-goût à ce qu'on peut s'attendre dans le cas actuel de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon.

Ixtoc 1 était le nom d'une plate-forme pétrolière située dans le golfe du Mexique à environ 900 km au sud du Texas. Le 3 juin 1979, la plate-forme prend feu et s'effondre pour ensuite libérer jusqu'à 1 500 000 tonnes de pétrole (une partie en feu et l'autre sous forme de nappes dérivantes) pendant... 9 mois!

Et l'Arctique?

Se rendant compte de l'impact potentiellement catastrophique de l'accident de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, l'Office national de l'énergie (ONÉ) au Canada aurait déjà prévenu les compagnies pétrolières qu'elles devront fournir plus de détails sur leur plan pour éviter de tels accidents, ainsi que leur plan d'urgence en cas de catastrophe. Il est évident que l'ONÉ tente de préparer l'opinion publique à l'intensification de l'exploitation pétrolière en Amérique du Nord et incluant, dans l'Arctique. [Globe and Mail]

La catastrophe dans le golfe du Mexique risque cependant de compliquer le plan du gouvernement Harper d'ouvrir l'exploitation pétrolière dans l'Arctique. En effet, une catastrophe pétrolière dans un écosystème fragile comme l'Arctique aurait des conséquences inimaginables et certainement encore plus dramatiques que dans le Golf du Mexique.

En effet, les conditions climatiques extrêmes dans l'Arctique rendraient les mesures d'urgence plus difficiles. On peut même envisager que les mesures d'urgence devraient être suspendues durant l'hiver, rendant l'ampleur potentielle d'une catastrophe encore pire.

La solution?

Bien sûr, il va falloir que BP paie pour les dommages et le nettoyage. Mais il faut aussi que les gouvernements nord-américains mettent fin à la dépendance au pétrole en investissant massivement dans les énergies renouvelables plus propres et en augmentant notre efficacité énergétique. Il faut arrêter de jouer seulement aux pompiers à chaque catastrophe et, au contraire avoir une vision plus écologique et surtout la mettre en place et se donner les moyens de la mettre en place.

Espérons que l'accident du Deepwater Horizon sera l'accident emblématique qui marquera un tournant définitif dans les politiques énergétiques en Amérique du Nord.

Sinon... Ceux qui n'apprennent pas des erreurs du passé (et du présent!) sont condamnés à les répéter.

http://environnement.ca.msn.com/chroniques/chronique-article.aspx?cp-documentid=24315359

 
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