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Royaume-Uni: David Cameron devient premier ministre - Radio Canada (Source)

Alea

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2010-05-11 20:58:44
Royaume-Uni: David Cameron devient premier ministre


(Source: Radio-Canada) Après la démission de Gordon Brown, le conservateur David Cameron a été nommé premier ministre. Le libéral Nick Clegg sera pour sa part vice-premier ministre au sein d'un gouvernement de coalition.


La reine Élisabeth II a nommé le conservateur David Cameron premier ministre après avoir accepté la démission du chef de gouvernement sortant Gordon Brown, mardi. Celui qui, à 43 ans, devient le plus jeune premier ministre britannique depuis près de 200 ans met ainsi un terme au règne de 13 ans des travaillistes.

Le chef des « LibDems », Nick Clegg, a par ailleurs obtenu le poste de vice-premier ministre, a indiqué le bureau du premier ministre. Quatre autres membres de la formation accéderont au Cabinet.

M. Cameron a déjà commencé à nommer ses ministres. George Osborne, s'est vu offrir le poste de chancelier de l'Échiquier, l'équivalent de ministre des Finances, tandis que William Hague et Liam Fo ont respectivement été nommés ministres des Affaires étrangères et de la Justice. Lors qu'ils étaient dans l'opposition, tous trois occupaient ces fonctions dans le cabinet fantôme conservateur.

Dans un discours donné plus tôt dans la journée devant sa nouvelle résidence du 10, Downing Street, M. Cameron avait indiqué son intention de former une « vraie coalition entre les conservateurs et les libéraux-démocrates ». « Je crois que c'est la bonne manière de doter ce pays d'un gouvernement solide, stable, bon et convenable dont, je pense, nous avons tant besoin. »

« Nick Clegg et moi-même sommes tous deux des dirigeants politiques souhaitant mettre de côté nos différences et travailler dur pour le bien commun et l'intérêt national », a-t-il ajouté.

La coalition entre les conservateurs et les LibDems, une première dans l'histoire du pays, a ensuite été approuvée dans la nuit de mardi à mercredi par les députés du Parti libéral-démocrate.

Les élections législatives ayant laissé un Parlement sans majorité nette, les tractations des derniers jours pour la formation d'un gouvernement de coalition s'étaient intensifiées dans la journée de mardi. La formation de M. Clegg devait choisir entre la conclusion d'une alliance avec les conservateurs ou avec les travaillistes.

Rappelons que les conservateurs ont obtenu 306 sièges, les travaillistes, 315, et les libéraux démocrates, 57. Il fallait 326 sièges pour obtenir la majorité absolue.

Citées par la BBC, des sources au Parti libéral démocrate ont indiqué que les pourparlers avec les travaillistes avaient échoué parce que leur formation n'a jamais considéré sérieusement l'idée de former un gouvernement « progressiste et réformateur ».

De leur côté, les conservateurs ont dû mettre de l'eau dans leur vin, accédant à la demande du parti de David Cameron de tenir un référendum sur la réforme du mode de scrutin.

Les libéraux démocrates voudraient introduire une dose de proportionnelle qui permettrait de renforcer leur présence au Parlement, une réforme à laquelle se refusaient les conservateurs.

La perspective d'un pacte entre les deux formations a suffi à la Bourse de Londres et à la livre sterling pour se redresser. Les marchés avaient mal supporté la prolongation des incertitudes des derniers jours.

Des défis importants

Après avoir rendu hommage à son prédécesseur pour les nombreuses années consacrées au service public, le nouveau premier ministre a promis de s'attaquer aux « problèmes graves et urgents« auxquels est confronté le Royaume-Uni: « un déficit énorme, de graves problèmes sociaux, un système politique qui a besoin d'être réformé ».

À l'instar du président américain, Barack Obama, David Cameron a parlé de changement et invité ses compatriotes à mettre la main à la pâte. « Un réel changement n'est pas quelque chose que le gouvernement peut faire seul, le changement réel n'intervient que quand tout le monde tire dans le même sens, se regroupe, travaille ensemble, quand nous exerçons tous nos responsabilités envers nous-mêmes, nos familles, nos communautés et les autres », a-t-il dit.

Le nouveau Parlement doit être inauguré le 18 mai et le nouveau gouvernement doit présenter son programme le 25 mai.

Les capitales félicitent le nouveau premier ministre

Le président américain, Barack Obama, a appelé David Cameron pour le « féliciter » et l'inviter aux États-Unis en juillet. « Les États-Unis n'ont pas d'ami et d'allié plus proche que le Royaume-Uni, et je tiens à réitérer mon engagement profond à l'endroit des liens étroits qui unissent nos deux pays », a déclaré le président Obama dans un communiqué.

La chancelière allemande Angela Merkel a également félicité M. Cameron, l'invitant à Berlin « à la première occasion ».

À Paris, l'Élysée a annoncé que Nicolas Sarkozy avait présenté « ses vives félicitations » au nouveau chef de gouvernement. Le président « espère pouvoir travailler au renforcement de la coopération très étroite et des liens exceptionnels tissés entre la France et le Royaume-Uni ».

Évoquant des « siècles d'histoire, de valeurs et de traditions communes, le premier ministre Stephen Harper s'est joint au concert d'éloges par communiqué.

Gordon Brown sort de piste

« J'ai informé le secrétaire privé de la reine que j'ai l'intention de remettre ma démission à la reine », avait indiqué un peu plus tôt dans la journée Gordon Brown. « Je souhaite bonne chance au prochain premier ministre dans les choix importants pour l'avenir qu'il fera », a-t-il ajouté.

Gordon Brown demeure pour l'instant député, mais il a également quitté la tête du Parti travailliste. Le ministre des Affaires étrangères, David Miliband, et le ministre de l'Éducation, Ed Balls, figurent parmi les favoris pour lui succéder.


Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press et Reuters


 
 
Alliance fragile


Après cinq journées de suspense et d'incertitude, l'Angleterre a enfin un premier ministre. Le conservateur David Cameron a conclu une alliance avec les libéraux-démocrates de Nick Clegg sur un partage du pouvoir qui lui permet de prendre la tête d'un gouvernement minoritaire.

L'Angleterre n'a pas l'habitude de ces minorités parlementaires; c'est sa première depuis la Seconde Guerre mondiale. On disait cela du Canada aussi lorsque les libéraux de Paul Martin n'ont pu faire mieux qu'un gouvernement minoritaire entre 2004 et 2006, un état qui s'est poursuivi sous les conservateurs de Stephen Harper. Le Canada en avait connu, des gouvernements minoritaires, mais peu; le dernier remontait à 1979-1980, il y a presqu'une génération. Les Canadiens en avaient certainement perdu l'habitude.

Seule une désaffection marquée de la population canadienne fait en sorte que les conservateurs peuvent à peu près gouverner comme s'ils détenaient une majorité. Ils ont exhorté à intervalles réguliers les forces de l'opposition à les défaire sur des motions de confiance, pour leur faire porter le blâme d'un scrutin national. Si les Bleus ont pas mal les coudées franches, ils doivent quand même faire attention. Ils se tiennent loin d'endosser à visage découvert des sujets parlementaires qui polarisent l'opinion publique, comme l'avortement, le mariage gai, la peine de mort ou le registre des armes à feu. Ils laissent faire le travail à des députés qui déposent des projets de loi privé, ou ils y vont à la pièce, démontant le mur d'opposition brique par brique plutôt qu'à gros coup de démolisseur.

C'est pourquoi les premières paroles de David Cameron comme premier ministre anglais sonnent un peu faux aux oreilles canadiennes. Il a tenté de rassurer la population en soutenant que "nous pourrons offrir à notre pays le gouvernement solide et stable dont il a besoin".

Son enthousiasme est bien compréhensible. M.Cameron a failli voir le pouvoir lui filer entre les doigts pendant que le Parti travailliste ("Labour"), second au scrutin, mais pas très loin derrière avec 258 députés contre 306, négociait ferme avec les libéraux-démocrates.

Depuis mardi, les conservateurs anglais jubilent. Ils reprennent le pouvoir qu'ils avaient perdu en 1997 aux mains de Tony Blair.


Une coalition fragile

Mais la réalité devrait rapidement rattraper le nouveau gouvernement de coalition, car cette alliance conservatrice-libérale-démocrate est un peu comme si les conservateurs canadiens s'accrochaient au NPD pour faire marcher le pays. Ils proposent chacun des solutions bien différentes et sont condamnés à mettre beaucoup, beaucoup d'eau dans leur vin pour que le mariage de raison survive. Ils anticipent même déjà pouvoir survivre cinq années. Nous verrons bien s'ils franchiront le cap des deux ans, comme l'histoire canadienne nous l'a enseigné.

Car les problèmes de l'Angleterre sont imposants et bien réels. Pas moyen de les balayer sous le tapis. Ils ne nous sont pas étrangers non plus: un déficit de 153 milliards de livres (232 milliardsde dollars) au lendemain de la crise économique de 2009, une immigration mal contrôlée, la présence des troupes britanniques en Afghanistan, les relations avec les États-Unis.

Les premiers jours, les ambitions de mener à bien ce gouvernement de compromis s'avèrent bien sincères. Mais lorsque viendra le temps de décortiquer les solutions aux inévitables problèmes auquel un pays de la taille et de l'importance de l'Angleterre, combien de temps dureront les bons sentiments?

Dès les premières décisions sur le redressement des finances publiques et les réductions budgétaires de l'ordre de 7 milliards de livres (10 milliards$) , des schismes philosophiques entre la droite et le centre-gauche émergeront.

Cela dit, il faut souhaiter que ce gouvernement tienne le coup. L'Europe a besoin de stabilité alors que sa monnaie, l'euro, est mise à l'épreuve. Même si l'Angleterre n'est pas dans la zone euro, son influence sur l'Europe est bien réelle. Et le monde entier a bien besoin d'une Europe sur la voie de la stabilisation.


http://www.cyberpresse.ca/le-droit/opinions/editoriaux/pierre-jury/201005/13/01-4279980-alliance-fragile.php
 
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