Gabriel Delisle
Le Nouvelliste
Publié le 10 mai 2010 à 07h43 | Mis à jour à 07h46
Des générations de militaires se retrouvent à La Tuque
"(La Tuque) Le 65e anniversaire de la fin des combats européens de la Deuxième Guerre mondiale a été souligné en grand samedi à La Tuque. Souper d'honneur, concert de la musique du 62e Régiment d'artillerie de campagne de Shawinigan et soirée dansante en l'honneur des militaires latuquois ont été tenus samedi.
Jean-Baptiste Lapointe était dans la jeune vingtaine au début des années quarante. Il était membre de la Royal Air Force. En 1945, il travaillait sur les bombardiers postés en Angleterre. Il se souvient de l'effervescence qu'a créée la fin des hostilités ce fameux 8 mai 1945. «L'euphorie s'était emparée de tout le monde descendu dans les rues. Lorsque la guerre s'est terminée en Europe, le 8 mai 1945, il y avait des feux de joie dans les rues. Tout le monde était très heureux», témoigne M. Lapointe.
«J'aurais pu me marier là, ajoute-t-il en riant. Nous étions des vedettes, toutes les filles couraient après nous. J'avais même une petite amie anglaise en 1945.»
Malgré tout l'enthousiasme de la fin de la guerre, ce qui a marqué le plus Jean-Baptiste Lapointe fut lorsque la vie normale a repris son cours et que la nuit est redevenue réconfortante.
«Mon plus beau souvenir quand la guerre fut finie c'est quand ils ont allumé les lumières. C'est magnifique comme des feux d'artifice. Il faisait noir en Angleterre la nuit, pour éviter les bombardements allemands», se rappelle M. Lapointe. «Les premières fois que l'on entend les cris des sirènes et les bombes tomber sur la ville, on court se cacher dans les abris. Mais après quelque temps, on se dit que quand bien même que je mourrais.»
La Deuxième Gurerre mondiale ne s'est pas poursuivie pour Jean-Baptiste Lapointe après le 8 mai 1945. Il n'a jamais été envoyé au Japon.
«Je pourrais en parler longtemps de la guerre, mais il y a certaines choses que j'ai préféré oublier», explique sagement le vétéran de 90 ans mainte fois arrière-grand-père.
Une quinzaine de militaires récemment de retour d'Afghanistan étaient aussi présents samedi. Les célébrations avaient également pour but de souligner leurs missions. Parmi eux se trouvait l'adjudant-maître Claude Lavoie. Il a participé à cinq missions dans sa carrière militaire, dont deux en Bosnie-Herzégovine et deux en Afghanistan. Il connaît bien la réalité du retour à la maison.
«Personne ne vit cela de la même manière. Cela dépend beaucoup des expériences vécues au combat», disait-il en entrevue quelques jours seulement après son retour au Québec.
«L'important, c'est de prendre le temps de se reposer. De s'imposer une petite discipline au retour pour ne pas juste s'asseoir et se remémorer de mauvais souvenir. Il faut aussi ne pas hésiter à faire appel au soutien disponible», explique Claude Lavoie. «La mission canadienne en Afghanistan est de soutenir la reconstruction du pays. Les troupes doivent engager le combat, car elles se font attaquer. Cela laisse de mauvais souvenirs c'est normal.»
Pour lui, les missions outre-mer et le stress du combat sont terminés. Il est le nouveau sergent-major de l'école de formation des recrues de la base de St-Jean-sur-Richelieu.
Par ailleurs, la filiale 31 de la légion de La Tuque est à la recherche de tous les militaires latuquois pour de grandes retrouvailles prévues dans le cadre du centenaire de la ville en 2011."
http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/vie-regionale/haute-mauricie/201005/10/01-4278844-des-generations-de-militaires-se-retrouvent-a-la-tuque.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4278769_article_POS1
Le Nouvelliste
Publié le 10 mai 2010 à 07h43 | Mis à jour à 07h46
Des générations de militaires se retrouvent à La Tuque
"(La Tuque) Le 65e anniversaire de la fin des combats européens de la Deuxième Guerre mondiale a été souligné en grand samedi à La Tuque. Souper d'honneur, concert de la musique du 62e Régiment d'artillerie de campagne de Shawinigan et soirée dansante en l'honneur des militaires latuquois ont été tenus samedi.
Jean-Baptiste Lapointe était dans la jeune vingtaine au début des années quarante. Il était membre de la Royal Air Force. En 1945, il travaillait sur les bombardiers postés en Angleterre. Il se souvient de l'effervescence qu'a créée la fin des hostilités ce fameux 8 mai 1945. «L'euphorie s'était emparée de tout le monde descendu dans les rues. Lorsque la guerre s'est terminée en Europe, le 8 mai 1945, il y avait des feux de joie dans les rues. Tout le monde était très heureux», témoigne M. Lapointe.
«J'aurais pu me marier là, ajoute-t-il en riant. Nous étions des vedettes, toutes les filles couraient après nous. J'avais même une petite amie anglaise en 1945.»
Malgré tout l'enthousiasme de la fin de la guerre, ce qui a marqué le plus Jean-Baptiste Lapointe fut lorsque la vie normale a repris son cours et que la nuit est redevenue réconfortante.
«Mon plus beau souvenir quand la guerre fut finie c'est quand ils ont allumé les lumières. C'est magnifique comme des feux d'artifice. Il faisait noir en Angleterre la nuit, pour éviter les bombardements allemands», se rappelle M. Lapointe. «Les premières fois que l'on entend les cris des sirènes et les bombes tomber sur la ville, on court se cacher dans les abris. Mais après quelque temps, on se dit que quand bien même que je mourrais.»
La Deuxième Gurerre mondiale ne s'est pas poursuivie pour Jean-Baptiste Lapointe après le 8 mai 1945. Il n'a jamais été envoyé au Japon.
«Je pourrais en parler longtemps de la guerre, mais il y a certaines choses que j'ai préféré oublier», explique sagement le vétéran de 90 ans mainte fois arrière-grand-père.
Une quinzaine de militaires récemment de retour d'Afghanistan étaient aussi présents samedi. Les célébrations avaient également pour but de souligner leurs missions. Parmi eux se trouvait l'adjudant-maître Claude Lavoie. Il a participé à cinq missions dans sa carrière militaire, dont deux en Bosnie-Herzégovine et deux en Afghanistan. Il connaît bien la réalité du retour à la maison.
«Personne ne vit cela de la même manière. Cela dépend beaucoup des expériences vécues au combat», disait-il en entrevue quelques jours seulement après son retour au Québec.
«L'important, c'est de prendre le temps de se reposer. De s'imposer une petite discipline au retour pour ne pas juste s'asseoir et se remémorer de mauvais souvenir. Il faut aussi ne pas hésiter à faire appel au soutien disponible», explique Claude Lavoie. «La mission canadienne en Afghanistan est de soutenir la reconstruction du pays. Les troupes doivent engager le combat, car elles se font attaquer. Cela laisse de mauvais souvenirs c'est normal.»
Pour lui, les missions outre-mer et le stress du combat sont terminés. Il est le nouveau sergent-major de l'école de formation des recrues de la base de St-Jean-sur-Richelieu.
Par ailleurs, la filiale 31 de la légion de La Tuque est à la recherche de tous les militaires latuquois pour de grandes retrouvailles prévues dans le cadre du centenaire de la ville en 2011."
http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/vie-regionale/haute-mauricie/201005/10/01-4278844-des-generations-de-militaires-se-retrouvent-a-la-tuque.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4278769_article_POS1
