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Canada has at least two cultures.
And that is at the heart of its problems.
One is that of Britain, a culture dominated by the likes of Locke and Burke, individualism and liberalism.
The other is that of France, a culture with a well developed antipathy towards both individualism and liberalism. A culture steeped in centralization and the group. A culture heavily influenced by the Catholic Church which considered the greatest sins of the Masons to be their latitudinarianism, their toleration.
I came across this article in le Figaro yesterday. It is an interview of a French political scientist by a left leaning French newspaper and the question is: The French - have they a problem with liberalism?
I found the article very interesting because it comes at some of the points we discuss here very directly but from an opposite, but reasoned view.
Somethings stood out for me:
First was the definition of liberalism - splitting it into social, economic and political liberalisms
Next was the fear of individualism - called radical individualism.
And the notion that while France didn't want to be seen as being illiberal, after all it's motto includes the word Liberty, it believes that good things come in small doses and must be carefully administered - so as to preserve Equality and maintain the Brotherhood.
Finally there is the point that whereas in Britain, from the late 1700s, protestants learned to accommodate Catholics and Jews - that toleration thing, the French response was more along the lines of "If not Catholic then nothing".
Apparently the French don't do Latitudinarianism - (There's one for Mary Poppins).
They, and a lot of other folks apparently, are much more comfortable with dogma - with settled truths. Embracing chaos is problematic for them as a society.
And by the way, I don't have a problem defining a "French culture" for the purposes of this discussion any more than the article below clearly presents their view of an "Anglo-Saxon culture".
Canada, observed by both Lord Durham and Kipling and Hugh MacLennan, among many others, embodies both.
I kept it in French knowing a number folks on this site have much better French than I do and I don't trust my French to do a just translation.
The original article is here:
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/09/16/31001-20160916ARTFIG00307-les-francais-ont-ils-un-probleme-avec-le-liberalisme.php
And that is at the heart of its problems.
One is that of Britain, a culture dominated by the likes of Locke and Burke, individualism and liberalism.
The other is that of France, a culture with a well developed antipathy towards both individualism and liberalism. A culture steeped in centralization and the group. A culture heavily influenced by the Catholic Church which considered the greatest sins of the Masons to be their latitudinarianism, their toleration.
I came across this article in le Figaro yesterday. It is an interview of a French political scientist by a left leaning French newspaper and the question is: The French - have they a problem with liberalism?
I found the article very interesting because it comes at some of the points we discuss here very directly but from an opposite, but reasoned view.
Somethings stood out for me:
First was the definition of liberalism - splitting it into social, economic and political liberalisms
Next was the fear of individualism - called radical individualism.
And the notion that while France didn't want to be seen as being illiberal, after all it's motto includes the word Liberty, it believes that good things come in small doses and must be carefully administered - so as to preserve Equality and maintain the Brotherhood.
Finally there is the point that whereas in Britain, from the late 1700s, protestants learned to accommodate Catholics and Jews - that toleration thing, the French response was more along the lines of "If not Catholic then nothing".
Apparently the French don't do Latitudinarianism - (There's one for Mary Poppins).
They, and a lot of other folks apparently, are much more comfortable with dogma - with settled truths. Embracing chaos is problematic for them as a society.
And by the way, I don't have a problem defining a "French culture" for the purposes of this discussion any more than the article below clearly presents their view of an "Anglo-Saxon culture".
Canada, observed by both Lord Durham and Kipling and Hugh MacLennan, among many others, embodies both.
Les Français ont-ils un problème avec le libéralisme ?
Par Alexis Feertchak Publié le 16/09/2016 à 18:50
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Alors que de nouvelles manifestations ont eu lieu contre la loi Travail, l'historienne des idées Françoise Mélonio a accordé au FigaroVox un entretien fleuve pour éclairer le rapport ambigu des Français avec le libéralisme.
Docteur d'État et agrégée de Lettres, normalienne, Françoise Mélonio est professeur de Littérature à l'Université Paris-Sorbonne. Ancienne directrice adjointe (Lettres) de l'École normale supérieure (Ulm), elle a été doyenne du Collège universitaire puis directrice des Études et de la Scolarité de Sciences Po Paris. Spécialiste de Tocqueville, elle a notamment dirigé la collection d'Histoire culturelle de la France publiée aux éditions du Seuil.
FIGAROVOX. - Une étude du CEVIPOF de 2016, réalisée pendant les débats sur la loi Travail, montre qu'un tiers seulement des électeurs sont libéraux au sens économique. De Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon comme à l'intérieur des partis dits de gouvernement, il est de bon ton de critiquer une «révolution néolibérale» responsable des maux économiques du pays. À l'inverse, très peu d'hommes politiques assumeront en France un programme libéral. La France a-t-elle un problème avec le libéralisme?
Françoise MELONIO. - Jean Tirole rappelle aussi (1) que les Américains sont deux fois plus nombreux que les Français à trouver des vertus aux marchés. La dénonciation du «grand méchant marché», pour reprendre le titre d'Augustin Landier et David Thesmar (2007), est un lieu commun politiquement d'autant plus séduisant qu'il permet de faire retomber la responsabilité de nos difficultés sur le monde extérieur «néolibéral»: l'Europe, la City, etc.
Nous sommes héritiers d'une tradition qui pense que la vie économique doit être encadrée par le politique.
Je ne dirai pas pour autant que la France a un problème avec le libéralisme, terme qui se pense mal au singulier. Il y a des traditions nationales différentes parmi les libéraux. Il est vrai que nous sommes héritiers d'une tradition qui pense que la vie économique doit être encadrée par le politique. Les Français, aujourd'hui comme hier, se méfient du marché, s'inquiètent des conséquences sociales de l'individualisme radical ; ils craignent une «société qui tombe en poussière», pour reprendre une métaphore postrévolutionnaire. Cette dénonciation française de l'individualisme lié au monde de l'argent vient des contre-révolutionnaires et des catholiques, et se trouve reprise par les premiers socialistes. La tradition anglo-américaine, protestante, est très différente: le mot «individualisme» en anglais est d'emblée positif, les Américains valorisent l'héroïsme entrepreneurial. En français le mot «individualisme» qui apparaît vers 1820 est resté très généralement négatif. Aussi bien coexistent en France à la fois une tradition illibérale, étatiste, et une tradition libérale qui dès le XVIIIème siècle défend l'individu moderne émancipé, valorise les initiatives individuelles tout en repoussant l'individualisme et en souhaitant un encadrement politique de l'économie.
L'attachement aux libertés politiques a suscité historiquement chez nous plus de combats que la liberté d'entreprendre
Lisez les admirables chapitres de Tocqueville en 1840 sur l'individualisme, ce «sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s'isoler de la masse de ses semblables, et à se retirer à l'écart avec sa famille et ses amis ; de telle sorte que, après s'être ainsi créé une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même». Tocqueville en vient à redouter l'émergence d'une nouvelle «aristocratie manufacturière», qui «après avoir appauvri et abruti les hommes dont elle se sert, les livre en temps de crise à la charité publique pour les nourrir». La description qu'il fait des usines de Manchester est tout aussi horrifique que celle que donnent le catholique Montalembert ou les socialistes - ce qui ne l'empêche nullement de dénoncer dans l'étatisme économique la «route de la servitude». Il est donc vrai qu'il y a dans notre tradition peu de partisans d'un marché sans régulation forte de l'État, peu de partisans d'un «État Croupion» ou du laissez faire - Frédéric Bastiat, malgré son talent, est peu écouté. L'attachement aux libertés politiques a suscité historiquement chez nous plus de combats que la liberté d'entreprendre, le politique prime sur l'économique - ce n'est pas nécessairement ilibéral...
N'a-t-on pas aussi tendance à oublier que le libéralisme n'est pas d'abord une doctrine économique de «laisser-aller», mais qu'il est au départ une doctrine philosophique, politique et juridique relative au rapport entre les individus, la société et l'État?
En effet le libéralisme se pense d'abord comme l'émancipation de l'individu par rapport à la tutelle de l'Église et à celle du souverain absolu, plus tard aussi par rapport à la tyrannie de la majorité que dénonce Tocqueville aux États-Unis. Ce qu'il y a de commun entre tous les penseurs libéraux, c'est l'idée que la liberté n'est pas un moyen mais une fin, ce qui peut se décliner dans des secteurs très divers: religieux, culturel, politique, économique...
John Dewey estimait en 1935 que «le fait que le libéralisme accorde une réelle valeur à l'expérience a entraîné une réévaluation continuelle des idées d'individualité et de liberté» (2). L'adaptation est-elle la première force du libéralisme?
Les libéraux français, si divers, mettent leur pensée à l'épreuve des responsabilités.
Oui sans doute, parce que ce n'est pas une doctrine, peut être pas même une philosophie, mais un attachement à un principe qui est l'autonomie de l'individu. Les libéraux français, si divers, mettent leur pensée à l'épreuve des responsabilités: Malesherbes (l'arrière-grand-père de Tocqueville) réclamant de la monarchie plus de transparence fiscale et luttant pour la reconnaissance des droits des protestants ; Benjamin Constant grand orateur parlementaire sous la Restauration, Guizot, Tocqueville, députés et ministres, Laboulaye... Raymond Aron est un «spectateur engagé». Une génération est plus sensible à l'urgence d'obtenir des garanties pour les individus (sous l'Empire, Mme de Stael ou Constant, sous le second Empire Laboulaye et Jules Ferry), une autre sera plus soucieuse d'assurer l'ordre (Guizot sous la monarchie de juillet). Il y a des moments libéraux et des générations libérales plus qu'un libéralisme, du fait même de cette volonté d'adaptation aux circonstances.
N'existe-t-il pas aujourd'hui un libéralisme culturel ou sociétal, qui s'ajoute à la division traditionnelle entre libéralismes économique et politique? Quel est le lien entre libéralisme et progressisme?
On peut vouloir le progrès en opprimant les individus.
Le principe de liberté se déploie dans des secteurs très divers ; la reconnaissance de la singularité individuelle dans l'ordre culturel ou sociétal est aujourd'hui un enjeu considérable. Mais les libéraux du 19ème siècle (Constant, Tocqueville notamment) étaient déjà des défenseurs acharnés de la liberté des associations, de la presse, et des cultes... Le progressisme est une autre catégorie: on peut vouloir le progrès en opprimant les individus. Parmi les libéraux, il y a des «progressistes» qui réclament une extension des libertés - sous la Restauration par exemple contre l'emprise du clergé et d'une noblesse conservatrice ; plus tard les orléanistes comme Guizot ou les libéraux de la fin du siècle tendent à penser qu'ils ont atteint la fin de l'histoire et leur libéralisme tourne à l'immobilisme... cette tension se retrouve dans toute l'histoire des libéraux.
Se référant à Tocqueville, Lucien Jaume estime qu'historiquement, les Français sont davantage attachés à l'égalité qu'à la liberté. Cela peut-il expliquer un certain antilibéralisme de l'Hexagone?
C'est à ce peu de goût pour la liberté et au désir insatiable de l'égalité que Tocqueville attribue la récurrence des révolutions en France et la fascination pour des régimes autoritaires.
En effet Lucien Jaume met très vigoureusement ce point en lumière dans ses travaux sur l'histoire du libéralisme. Pour Tocqueville, la préférence pour l'égalité caractérise toutes les démocraties, mais elle est bien plus forte chez les Français car elle résulte de l'éducation politique que leur a donnée la monarchie. Les rois ont accaparé tous les pouvoirs et divisé pour mieux régner: en donnant une multitude de petits privilèges, ils ont attisé l'envie entre les Français, tout en les privant de toute expérience pratique de la liberté. Si bien que la Révolution - dont Tocqueville admire l'élan en 1789 vers la liberté - a vite renoué avec la tradition absolutiste ; c'est à ce peu de goût pour la liberté et au désir insatiable de l'égalité que Tocqueville attribue la récurrence des révolutions en France et la fascination pour des régimes autoritaires comme celui de Napoléon III.
Tocqueville fait néanmoins à la fin de sa vie de cette culture révolutionnaire et despotique un trait du continent européen plus que spécifiquement français: l'aire germanique lui semble ressembler à la France d'ancien régime (il apprend l'allemand pour aller voir en 1854 de l'autre côté du Rhin l'ancien régime encore tout vivant) ; la Russie qu'il ne connaît que par les livres lui semble un exemple extrême d'égalité dans la servitude. Il y a une histoire longue du continent européen qui enracine nos politiques dans l'expérience des anciens régimes. Cela dit, ni Tocqueville ni aucun des penseurs libéraux ne tombent durablement dans l'illusion d'une malédiction des origines qui rendrait impossible la liberté sur le continent européen.
La France est l'un des plus anciens États centralisés au monde, tradition que la Révolution française n'a fait qu'amplifier. Cet attachement à l'État participe-t-il du même mouvement de méfiance à l'endroit du libéralisme?
L'idée est très prégnante qu'entre le fort et le faible, c'est l'État qui protège.
Il y a en effet un illibéralisme originel de la démocratie française qui tient à l'ancienneté de la centralisation, à la tradition catholique aussi, qui a longtemps soumis la conscience individuelle aux droits de la vérité et au magistère du clergé. La première comme la seconde république ont repris l'idéal d'unanimité du catholicisme et de la monarchie. La pluralité des opinions est perçue comme suspecte. Et l'idée est très prégnante qu'entre le fort et le faible, c'est l'État qui protège. Cela dit, en pratique la centralisation de l'ancien régime n'est pas si forte qu'on le dit parfois: Tocqueville reconnaît que la règle est dure mais la pratique molle... ce qui peut se dire des régimes suivants. Aujourdhui, l'attachement à l'État n'empêche pas une forte revendication d'autonomie.
Historiquement, la France est aussi un pays de petits propriétaires, très attachés à leur liberté par rapport à l'État, mais aussi par rapport aux différentes «puissances», qu'elles soient économiques, politiques ou financières. Comment expliquer la conjonction entre ce phénomène et l'attachement à un État fort?
La glorification de la petite propriété (rurale surtout) est un lieu commun libéral. Locke en fait le moyen pour chacun d'assurer sa conservation et son indépendance ; en France les petits propriétaires ayant bénéficié de la vente des biens nationaux et de l'abolition des droits féodaux, la petite propriété apparaît comme une conquête révolutionnaire. Jusque sous la troisième république, on trouve des éloges de la moralité des petits propriétaires, qui tient justement à leur indépendance. Mais c'est de l'État que le petit propriétaire attend la garantie dans ses transactions - et aussi le maintien de l'ordre qui assure le respect de la propriété. Guizot et Tocqueville sont protectionnistes et très attachés à l'ordre social... Je ne vois donc pas de contradiction entre le goût de l'indépendance et l'attachement aux garanties apportées par un État fort.
Ne retrouve-t-on pas aujourd'hui cette ambivalence au sein du Front national entre une vision étatiste et interventionniste dans les anciens territoires ouvriers et une vision davantage poujadiste parmi les artisans, les commerçants, les indépendants et les petits patrons, notamment dans le sud de la France?
« Il n'y a rien de moins indépendant qu'un citoyen libre »
Alexis de Tocqueville
Je ne m'aventurerai pas dans un commentaire sur les électeurs du Front national sur lesquels il y a d'excellentes études (Dominique Reynié, Pascal Perrineau).
Au-delà du cas spécifique de cet électorat, ce qui nous frappe tous aujourd'hui est la perte de confiance dans le personnel politique, la crise de la représentation et le doute sur la capacité de l'État à défendre un bien commun. L'enjeu aujourd'hui est de fonder précisément ce que Tocqueville cherchait à fonder: une communauté de citoyens, une revalorisation de la décision politique, une participation de tous à la vie publique. À ceci près que Tocqueville comme ses contemporains pensait une démocratie guidée par des notables, et qu'il nous faut penser à nouveaux frais la question des «élites» en évitant la confiscation du politique. J'aime à citer cette phrase de L'ancien régime et la Révolution: «ll n'y a rien de moins indépendant qu'un citoyen libre».
Part 2 to follow.....
I kept it in French knowing a number folks on this site have much better French than I do and I don't trust my French to do a just translation.
The original article is here:
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/09/16/31001-20160916ARTFIG00307-les-francais-ont-ils-un-probleme-avec-le-liberalisme.php